Question:
Professeur KRISANA KRAISINTU?
lapiereh
19 years ago
Professeur KRISANA KRAISINTU?
Trois réponses:
anonymous
19 years ago
Ce petit bout de femme s'est battue pendant des années (elle est biologiste) contre les grands labos US entre autres, pour imposer la fabrication de médicaments génériques contre le sida en Thailande. Elle a réussi et a même pu n'en faire qu'un seul (au lieu de la trithérapie si contraignante, elle a synthétisé les molécules).



Elle est partie en Afrique pour continuer son combat contre le sida, mais aussi contre le paludisme : puisque les malades du paludisme ne peuvent avaler leur gélules, elle en a fait des suppositoires.



Elle vient d'être distinguée par l'OMS.



Un p'tit bout de femme à qui on peut rendre hommage...



Comme cette professeur de chimie pharmacologique s'ennuyait à enseigner

cette discipline à l'université, elle est entrée il y a plus de vingt ans au

service de la GPO. Il y a dix ans, faute de trouver auprès de la direction

de cette entreprise d'Etat le soutien nécessaire, elle décide de se lancer

seule dans la mise au point de médicaments génériques. "Je n'ai jamais

enfreint un brevet", s'empresse-t-elle de préciser, avant d'expliquer sa

démarche : "J'avais compris que, à la différence d'autres maladies, le sida

était un problème social, qui touchait les femmes, les enfants. Cela me

faisait tellement de peine de voir ces enfants malades. Alors, j'ai surtout

voulu aider les femmes enceintes, car le prix des traitements était trop

élevé pour nous." A l'époque, indique-t-elle, il en coûtait 600 dollars

américains pour traiter une personne pendant un mois.



Krisana choisit deux molécules, l'AZT et la didanosine. Elle trouva un

fabricant canadien pour lui fournir les matières premières et parvint à

mettre au point des copies identiques à l'original.



"Pendant six ans, GPO s'est abstenu de fabriquer à grande échelle ces

médicaments génériques, alors qu'elle disposait des capacités de

production", s'agace-t-elle. Sans doute le résultat des pressions et menaces

de représailles des Etats-Unis sur les exportations thaïlandaises de bois et

de pierres précieuses. La production démarrera néanmoins avec la quantité

nécessaire au traitement de 5 000 malades quand ce pays de 62 millions

d'habitants compte 100 000 cas de sida et 1,2 million de séropositifs.

Aujourd'hui, la capacité de production couvre plus de 50 000 personnes et

l'objectif des 100 000 est en vue.



Seule au départ mais soutenue par Médecins sans frontières, elle dirige

aujourd'hui une équipe de soixante-dix personnes. Le coût d'une trithérapie

individuelle vient d'être ramené à 27 dollars par mois. De plus, Krisana a

mis au point une formulation originale, le GPO-Vir, association dans un même

comprimé de trois médicaments antirétroviraux (3TC, d4T et névirapine), dont

il existe deux dosages différents, ce que les laboratoires concurrents ne

peuvent pas faire. Or, moins il y a de comprimés, moins les patients

risquent d'en oublier.



Aujourd'hui, son combat, c'est d'exporter son savoir-faire en Afrique. Un

accord a déjà été signé avec le Zimbabwe et avec le Ghana pour y démarrer la

production de médicaments génériques.



Sitôt la conférence de Barcelone sur le sida terminée (elle s'achève

vendredi), Krisana s'envolera pour le Maroc pour une troisième tête de pont,

en attendant la quatrième à trouver en Afrique de l'Est.



"Il ne faut pas sous-estimer ces pays, qui ont parfaitement les capacités de

faire ce que j'ai fait en Thaïlande pour leur bénéfice et celui de leurs

voisins."Cette militante du générique ne se couche jamais sans avoir écouté

de la musique classique. C'est sa grande passion et son rêve serait de

devenir chef d'orchestre. Mais Krisana avoue également deux autres

faiblesses : la littérature - elle écrit des poèmes - et Rome, une ville où

elle aimerait vivre.
sej.cole
19 years ago
à tes souhaits!
anonymous
19 years ago
ah bon !


Ce contenu a été initialement publié sur Y! Answers, un site Web de questions-réponses qui a fermé ses portes en 2021.
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